Le risque d'un "social fascisme" à la française


Une excellente chronique d'Alexandre Adler parue le 4 octobre dans le Figaro me conduit à reprendre la rédaction de ce blog.
Cette chronique (http://www.lefigaro.fr/debats/2008/10/04/01005-20081004ARTFIG00231-social-fascisme-.php)  montre bien que la crise financière actuelle créée un vrai risque de dérive "social fasciste" et que très probablement ce risque provient de l' extrème gauche.
Un point m'a impressioné particulièrement : la montée en moins de 4 ans du parti nazi de 4-6% à 40% du corps électoral au début des années 30.

Il me semble important d'ajouter un commentaire qui je crois est utile pour bien comprendre les fondements de cette rapide montée en puissance du nazisme.
L'Allemagne est en effet dans les années 30 le pays européen qui est le plus en attente vis-à-vis d'un rôle social de l'état. Cette attente correspond à une tradition presque soixantenaire puisque c'est Bismarck lui-même qui dans les années 70 institua une retraite obligatoire et une assurance santé et accident pour les travailleurs.
Or on ne peut expliquer la montée du Nazisme après la crise de 1929 si on ne comprend pas qu'il a été conçu dès le début comme un socialisme national qui répond directement à ces attentes.
J'irai même plus loin : c'est probablement parcequ'il a été un socialisme que le nazisme a réussi à prendre le pouvoir et...à le garder. Les travaux d'un historien comme Götz Aly dans "Comment Hitler a acheté les allemands" établissent ce dernier point clairement.
Donc je dirai que non seulement le risque de dérive sociale fascisante vient de la gauche mais, étant donné l'énorme attente (pour ne pas dire addiction) des français vis-à-vis d'un rôle protecteur et social de l'état il n'y a absolument aucun doute que le risque d'amplification nationale d'une dérive social fasciste existe bel et bien.
Dans ce contexte il faut être très vigilant vis-à-vis de ce que peut devenir le "petit" parti anticapitaliste de Besancenot.
Bruno Levy.
PS: Ce qui est écrit içi ne doit être, en aucun cas, vu comme un perte de vigilance vis-à-vis de l'extrême droite qui sera prête à tout pour obtenir le pouvoir également et qui n'a jamais été libérale non plus.

© Tous droits réservés 2008 Bruno Levy

Commentaires