Une définition de la liberté

Il est de nos jours très fréquent d'entendre la liberté définie de la façon suivante: «  La liberté c’est dans le fond l’état de celui qui n’est soumis à aucune contrainte externe. C’est un état non vivable ; on ne peut pas laisser les individus faire ce qu’ils veulent, car ils deviennent rapidement une menace pour les autres individus ce qui conduit rapidement au règne de la loi du plus fort. Par exemple,  la crise financière actuelle n’est elle pas le reflet d’une trop grande liberté des banques et, dans le fond, aurions nous restreint cette liberté, pour l’encadrer, pour éviter les excès, et bien la crise actuelle n’aurait pas eu lieu. »
Ce n’est pas l’objectif de ce post de parler de la liberté bancaire et de ses excès.
Par contre je voudrais répondre à al question suivante : est ce que c’est vraiment cette définition de la liberté, est ce que c’est vraiment" l’état de celui qui fait ce qu'il veut" qui est la liberté que veut défendre le libéral ?
Alors je ne vais pas parler pour les autres libéraux, mais je vais parler pour moi et je vais vous proposer une définition de la liberté qui me semble constituer un cadre extrêmement intéressant de réflexion sur ce sujet.
Pour moi la liberté, c’est le pouvoir de proposer des solutions pour satisfaire aux besoins des autres.
C’est cela la liberté fondamentale. Les autres libertés sont dérivatives
Si une personne n’a pas (ou a perdu, possiblement de son propre chef) cette liberté, si elle n’a pas (ou n'a plus) la possibilité de proposer des réponses aux besoins des autres cela a deux conséquences : premièrement cette personne ne peut pas s’exprimer, et deuxièmement il y a une moindre probabilité que les autres voient leurs besoins satisfaits.
Alors il est important de préciser l’exercice de la liberté fondamentale n’implique pas que l’on soit un « entrepreneur », car la première des solutions que l’on peut proposer pour satisfaire le besoin des autres c’est bien entendu  soi-même, L’emploi salarié correspond assez bien à cette possibilité. Que fait le salarié si ce n’est donner une partie de son temps et de ses talents au service d’une entreprise ?
Il est aussi important de souligner que liberté de pouvoir  proposer des solutions aux besoins des autres n’est pas uniquement une liberté économique, elle est également une liberté politique.
Une association, un parti, un individu qui propose des solutions politiques pour aider un certain nombre de personnes, pour  résoudre les problèmes de certaines catégories de personnes, exercent une liberté politique qui est tout à fait couverte par la définition proposée.
Je ne dis pas que les solutions politiques proposées sont toujours légitimes mais le fait de pouvoir les proposer est une liberté et c’est la liberté fondamentale.
Avec cette définition de la liberté on a donc, je crois, un cadre unique et tout à fait général qui recouvre bien les deux libertés : politiques et économiques.
Je vais dans le proche future écrire et mettre en ligne un certain nombre de post sur l’intérêt de définir la liberté de cette façon là. Mon but est de provoquer le dialogue et de rendre robuste cette définition. Donc si vous y voyez des défauts n’hésitez pas à me le faire savoir en publiant un commentaire ou en m’envoyant un email.

ps (24/09/2016): Remarquons qu'être libre de proposer des solutions aux besoins des autres n'implique nullement que ces autres aient l'obligation d'utiliser cette solution. Ceci est un apsect fondamental.
© Tous droits réservés 2009 Bruno Levy

Commentaires

sgeyres a dit…
Cher Bruno.
La Liberté, c'est de pouvoir faire ce qu'on veut avec ce qu'on a - qu'on possède.
Henri Lepage.
Il est impossible de dissocier liberté, notion négative, de propriété, qui en est la manifestation positive en droit.
Bruno Levy a dit…
Deux corrections apportées le 24/09/2016:

- "Pour moi la liberté, c’est le pouvoir de proposer des solutions pour satisfaire aux besoins des autres." au lieu de "Pour moi la liberté, c’est de pouvoir proposer des solutions pour satisfaire aux besoins des autres."

-"Si une personne n’a pas (ou a perdu, possiblement de son propre chef) cette liberté, si elle n’a pas (ou n'a plus) la possibilité de proposer des réponses aux besoins des autres cela a deux conséquences : premièrement cette personne ne peut pas s’exprimer, et deuxièmement il y a une moindre probabilité que les autres voient leurs besoins satisfaits."
au lieu de "Si une personne n’a pas (ou a perdu) cette liberté, si elle n’a pas (ou n'a plus) la possibilité de proposer des réponses aux besoins des autres cela crée deux violences : premièrement cette personne ne peut pas s’exprimer, et deuxièmement il y a une moindre probabilité que les autres voient leurs besoins satisfaits."
La notion de violence présupposant un force negative exercées par une tierce personne alors que la perte de cette liberté peut n'eter due qu'à soi même...
Bruno Levy a dit…
La (tres belle) defintion d'Henri Lepage n'est nullement incompatible avec celle proposée.

Par contre je ne ressens nullement le besoin de faire référence à la notion légale de propriété pour pemrettre la définition de la liberté.

Je n'ai rien contre le droit de propriété (qui peut être, et a été, dans l'histoire un moyen extraordinaire pour les hommes d'accroire leur liberté) mais, pour des raisons que je mettrai en avant plus tard sur ce blog, il ne me semble pas nécéssaire de recourir aux droits naturels pour permettre la liberté. La défintion que je propose est en fait praxéologique, c'est à dire fondée sur l'action.